Armelle Six – Renaitre après un deuil – Je choisis de vivre

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Comment renaître après un deuil ?

Tout le monde traverse un jour ou l’autre l’épreuve du deuil. Même quand tout s’effondre autour de nous ou en nous, quelque part, nous avons tous des ressources que nous pouvons contacter pour recommencer “une nouvelle vie” . Il y a en chacun de nous la graine de l’insoupçonné qui pour beaucoup ne se déploie qu’en temps de grande crise et nous pousse au-delà de ce que nous nous serions cru capable.

Le deuil se termine-t-il un jour ?
Y a-t-il une fin à la souffrance ?
Est-ce que tous les processus de deuil se vivent de la même façon ?
Comment être présent quand des proches traversent cela ?
Avons-nous encore des rites d’accompagnement et comment sont-ils vécus ?

Découvrez ce magnifique projet et suivez votre élan d’y contribuer s’il s’éveille en vous 

Partagez cet événement pour qu’il touche tous les coeurs qu’il peut adoucir

22 février à 20h – Marseille – La Maison du BTP, 344 bd Michelet 13009 Marseille

23 février à 20h – Avignon – Hôtel de Ville, place de l’horloge – salle des fêtes 84000 Avignon

24 février à 19h30 – Toulon – Association La Renaissance, salle Saint-Paul, 83000 Toulon
Cliquez ici pour vous inscrire. Avec Damien Boyer et Amande Marty (inspiration du projet
24 février à 20h30 – Châteaurenard – Cinéma Le Rex – Soirée ciné-philo : Partage d’Armelle après la diffusion du film « Beauté cachée » (film sur le deuil d’un enfant). Organisé par les Chemin de l’Eveil. http://cheminsdeveil.jimdo.com/

27 février à 20h – Montpellier – Centre Heartfulness, 15 rue Bourrely 34000 Montpellier

28 février à 20h – Toulouse – Eglise Baptiste, 195 avenue des Etats-Unis 31200 Toulouse – avec le professeur Charbonier

1er mars à 20h30 – Bordeaux – Amphithéâtre de l’Athénée Père Joseph Wresinski, place St Christoly, 33000 Bordeaux

2 mars à 20h – Nantes – Maison des syndicats, 27 bd de la Prairie du Duc 44000 Nantes

4 mars à 19h30 – Bruxelles – Hôtel communal de Woluwe Saint-Lambert. 2, avenue Paul Hymans. 1200 Bruxelles

6 mars à 20h – Paris – Forum 104, au 104 rue Vaugirard, 75015 Paris

7 mars à 20h – Lyon – Salle Barbara – Espace Elsa Triolet 53, rue Charles Richard, 69003 Lyon

8 mars à 20h – Genève – Salle Rive – Uptwon Geneva, rue de la Servette 2, 1201 Genève

Contact : Catarina à assistantearmelle@gmail.com

Transcription de la vidéo :

Bonjour les amis, c’est Audrey de ZOOM Thérapie. Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui avec Armelle Six, la délicieuse Armelle Six qui vient de faire une conférence à LUMINAME ce soir à Nice pour un projet qu’elle porte avec son ami Nans Thomassey (j’avais peur de ne pas le prononcer correctement). Et qui est un projet de film sur un sujet particulier, et qu’ils ont eu raison de nommer un sujet tabou. Je suis un petit peu sur le coup de l’émotion car la conférence était très riche et allait au cœur des choses.

Donc Armelle a accepté de venir pour cette conférence là car elle a traversé le deuil. Et elle en parle car elle pense que derrière le deuil, ça lui a procuré un cadeau. Donc si tu veux bien nous parler un petit peu de ton expérience, de comment tu vois le deuil et du message que tu en as retiré pour ta vie, et que certainement aussi tu pourrais donner aux personnes pour leur donner un éclairage. Car comme tu le disais tout à l’heure dans la conférence, pas un savoir mais un éclairage, un témoignage.

Oui, oui bien sûr. Et bien d’abord je pense que perdre un être cher c’est quelque chose de douloureux, de pénible, et puis c’est important de se laisser vivre toutes les émotions, les différentes phases vraiment que l’on peut traverser. D’abord le choc, puis ne plus savoir comment l’on s’appelle. Se sentir perdue par rapport à tout ce qui se vit et c’est important de se donner l’autorisation de vivre tout ça. Mais en même temps que moi je vivais tout ça il y avait aussi un élan de vie qui se réveillait, il y a une ouverture qui se passait, un élan de vie qui se réveillait, et j’avais juste envie de vivre. Je voyais que mon entourage avait l’impression que j’étais juste une mère qui a perdu un enfant, et moi je sentais la vie qui était en moi. J’avais envie de voir mes amis, de recommencer à travailler, j’ai changé de vie. Et au fur et à mesure j’ai ouvert ma zone de confort, j’ai rencontré mes limites, j’ai rencontré mes peurs et petit à petit ma vie s’est agrandie. Et puis j’ai vraiment eu l’impression qu’au travers de la mort de mon fils, il m’a donné naissance en fait. C’est comme si on s’était tous les deux donné naissance à 14 mois de différence. Lui d’abord, et puis 14 mois plus tard quand il est mort il m’a donné naissance parce que je ne serais pas qui je suis aujourd’hui sans ça.

Bien sûr il y a 15 ans derrière de cheminement, de questionnement, de méditation, de contemplation. De donner aussi, car pour moi, donner aux autres, être au service ça a été un chemin énorme pour moi, de reconnecter à ce que je suis au plus profond de mon essence, ça a fait vraiment partie de ça. De sentir de plus en plus une paix qui grandit, de me sentir à la juste place, de me sentir bien dans ma vie, d’être à l’écoute de mon cœur, de sentir que mes deux pieds sont alignés. De ne pas avoir un pied dans le monde et un pied à suivre mon cœur mais que je suis là dans les deux pieds à suivre mon cœur, ça fait vraiment parti de ce processus aussi. Et puis il y a eu autant un abandon à la souffrance qu’un abandon à la vie. Et ça vivre les deux pour moi, je pense que ça a été une grande partie du chemin.

Et en fait, est-ce que c’est quelque chose que tu as voulu, c’est quelque chose que tu as cherché ou est-ce que c’est quelque chose qui est arrivé. Comment ça se passe en fait ?

Quel est le message pour toutes les personnes qui traversent un deuil, pour qui ça peut être particulièrement difficile…qu’est-ce que tu pourrais leur conseiller en fait ?

Et bien d’abord c’est long. Ce n’est pas nécessairement quelque chose qui en deux clics comme ça, en deux doigts, change et disparait. Il y a des émotions, il y a pleins de choses que cela peut réveiller, donc c’est important d’être patient et de se dire « oui il y a des moments où je vais craquer, oui il y a des moments où je vais me dire je n’y arriverais jamais. Oui il y a des moments où je vais désespérer et où je vais me dire mieux vaut mourir parce que ce n’est pas possible ». Mais ça vaut vraiment la peine d’y croire en fait, parce qu’il y a un bout du tunnel, il y a une fin car tout ça est vraiment possible. Et il y a un moment en fait où vous allez sentir que vous êtes d’un côté ou de l’autre, et vous êtes prêt à basculer. Et vous avez peut-être une petite voix qui va venir vous dire « tu peux choisir de vivre, ça vaut la peine de vivre et tu peux choisir de vivre ». Et pour moi ce choix, c’est celui qui change tout. Mais en effet je n’ai pas eu l’impression d’essayer d’arriver quelque part, d’essayer de faire un processus de deuil. C’est que j’ai suivi cette voix à l’intérieur de moi, j’ai suivi la vie en moi. Et au fur et à mesure que j’écoutais et que je suivais ça, et bien un jour j’ai vu que l’acceptation s’était faite, la paix était là en moi. Ça ne veut pas dire que je ne pleurerai pas à un moment dans ma vie lorsque je vois une mère avec son fils et que ça me rappelle mon fils et que ça me touche. Ca veut dire que pleurer ça fait partie de l’être humain et que c’est ok. Et pour moi c’est un peu ce fait que c’est ok d’avoir des émotions, et que oui pourtant, même si c’est difficile, il y a une fin à tout cela. Vraiment.

Merci.

Et juste une dernière chose encore. Et là aussi, il y la personne qui vit le deuil et il y a l’entourage qui parfois peut se sentir démuni. Je sais que cela m’est arrivé il n’y a pas encore si longtemps que ça. Et face à la souffrance de l’autre, je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas s’il fallait trop en dire, pas assez en dire. Quelle était la juste attitude en fait ?

Et toi, comme tu as vécu ça en fait, comme tu as eu un entourage qui s’est occupé de toi, comment tu l’as vécu et comment tu aurais aimé que cela se passe ? est-ce que c’était bien ou est-ce que tu aurais préféré que cela se passe différemment ?

Ben oui mon entourage voulait prendre soin de moi, il voulait m’aider. Mais la façon dont ils voulaient m’aider n’était pas la façon dont moi je sentais que j’avais besoin d’être aidée.

Il y avait beaucoup de silence, je n’avais plus rien à dire. Eux ils auraient aimé que je parle, ils auraient aimé que je pleure, alors que je suis passée par des phases où je n’avais pas envie de pleurer, il n’y avait que du silence. Et j’avais envie de vivre, et je n’avais pas envie d’être amenée à être une mère dont l’enfant était mort.

Et ça n’a pas été facile pour eux que de voir qu’ils ne pouvaient pas m’accompagner comme moi je sentais que j’avais envie d’être accompagnée. Et je pense que c’est important de simplement être à l’écoute de l’autre, et peut être lui demander : « Est-ce que tu as envie que je sois là, comment être là pour toi ? Comment tu vas ? Est-ce que tu as envie de parler de lui ? Est-ce que tu penses à lui ? Comment tu vas ? Qu’est-ce que tu vis aujourd’hui ? »

Poser des questions simples et osez prendre : « Non, j’ai pas envie d’en parler »

Osez recevoir : « Non, j’ai pas envie que tu m’aides, soit juste là ».

Parce que mes parents m’ont aidé, mais ils m’ont aidé dans une absence de leur présence en fait. Ils m’ont aidé en étant tout simplement ok avec la façon dont je vivais ma vie. Et non pas en essayant de m’aider, de m’accompagner, car là ils n’étaient pas du tout aidant.

Et donc j’ai envie de dire, parlez aux gens qui ont vécu ça, et demandez-leur, comment je peux être là pour toi ? Qu’est-ce qui serait bon pour toi ? Osez en parler.

Et d’être à l’écoute.

Oui, vraiment. Parce qu’une simple présence qui écoute, sans donner de conseil, sans dire ça va passer, sans dire ça ira mieux, ça fait du bien.

Mais quand on entend tous ces mots « tout fait », c’est vraiment horrible.

Je comprends.

Parfois juste prendre la main et dire « je suis là », c’est assez en fait. Ou juste un câlin, prendre dans les bras, sentir la présence, c’est assez en fait. Et parfois c’est oser juste ça.

Cela fait partie de la vie, la mort fait partie de la vie. C’est une réalité et c’est vrai que l’on en parle pas souvent. C’est difficile comme sujet, mais ça fait vraiment partie de la vie.

Et plus on va oser en parler, et plus ça va devenir facile d’en parler. On va se rendre compte que l’on vit tous un peu la même chose en fait. Tout le monde peut se rencontrer là aussi.

Exactement, c’est vraiment une des choses qui lie à mon sens l’humanité entière car tout le monde passe par là, et cela emmène l’empathie et la compassion pour chacun d’entre nous. De ce lier au moins sur ce point commun, sur cette chose-là.

Merci beaucoup pour ton témoignage.

Alors, pour l’instant le film est en tournage, et il y a également une cagnotte qui tourne sur internet, donc je vous mettrai le lien dans la description de la vidéo. Si vous voulez participer pour que ce film naisse et que cela donne la possibilité à tout un chacun de pouvoir profiter de cette expérience, pouvoir profiter de ce témoignage. Tout le monde en a besoin. Ça va peut-être donner un élan d’air à chacun car c’est une sorte de bien commun. Ce film est un bien commun, et si tout le monde peut y participer, ce sera d’autant mieux parce que cela l’aidera à naître rapidement et dans les meilleures conditions possibles.

Merci de nous avoir suivi. On vous souhaite une excellente journée, et puis à bientôt.

A bientôt merci.

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